Oiseaux du Vercors et de Rhône-Alpes |
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Sur ce cliché, un oiseau est "'visible" au lointain: il est situé dans le petit rectangle bleu. (Nikon Coolpix 990, 3.3 mégapixels, photo non recadrée, grand angle 35 mm). |
Le petit rectangle de 20x15 pixels est ici agrandi 10 fois: on ne voit rien du tout.... à part des pixels verts ou blanc ! |
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Avec le zoom optique (3x) du Coolpix, on peut zoomer au maximum à une focale de 100 mm. (petit téléobjectif). L'oiseau est alors "plus près", ... c'est la tache blanche, au bout de la flèche bleue. | Le petit rectangle de 40x30 pixels est agrandi 5 fois: on distingue vaguement un "truc": oiseau? caillou? ovni ? |
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En revanche, un cliché réalisé en digiscopie (évidemment du même point de vue, et avec le même appareil photo) change la situation. Ces 20 à 30 pixels blanchâtres sur fond vert en forme d'Oiseau Volant Non Identifié se transforment comme par magie en Héron Cendré (Adrea cinerea) | |
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Le Coolpix est ici au zoom maximum (100mm), par contre on pourrait
encore agrandir de 50 %... Il y a encore de la marge ! |
Lans en Vercors, Isère. Héron cendré. Photo prise en digiscopie. C. Rolland, mai 2004 © |
Cet exemple d'un oiseau situé à environ 700 mètres est bien sûr un
cas extrême, mais la pupille de son oeil (1 mm de diamètre environ) ou son
aigrette de plumes noires sont parfaitement visibles.
On le voit, les potentialités de la digiscopie sont donc énormes. Et le
dérangement des oiseaux est nul. Mais avec la magie il y a toujours un truc...
Il faut avant tout une optique de très haute qualité. Le
téléscope américain QUESTAR Field Model (ou le Questar Birder) de 3.5" constitue la référence en la
matière, pour son piqué et sa luminosité remarquables, ainsi que la lunette apochromatique ATS-80 HD de
SWAROWSKI (Autriche).
Eventuellement, une lunette allemande Leica Apochromatique, ou un Diascope de
Zeiss
font l'affaire, même si (malgré leur prix considérable), c'est un peu moins bon
selon certains tests comparatifs. Un grand diamètre d'ouverture (80 mm) est
indispensable pour avoir un maximum de lumière, afin de limiter les flous de
bougé. Tant pis pour le poids ou l'encombrement. De plus, la photo requiert impérativement
des verres apochromatiques sur votre lunette ornitho, c'est à dire une
optique à faible dispersion. La mention "apo" (ou
"HD" = high definition) signifie que l'on n'aura pas d'aberration
chromatique. C'est absolument essentiel. Sans cela, les contours des
objets photographiés seront encadrés par un liseré rose / magenta très
laid,
et, plus grave, une perte importante de piqué est inévitable.
Il est essentiel de préciser ici que les optiques bas de gamme ne
permettent pas la photo (seulement l'observation directe à l'oeil,
et encore...), même
si on n'est pas difficile sur la qualité des photos. Les clichés seront systématiquement
infâmes, même pour des oiseaux situés tout près.
Un adaptateur entre l'appareil photo et la lunette est indispensable. Il doit permettre une fixation rapide, sans tout dérégler...
Prévoir également un trépied en acier très stable (tant pis si c'est super lourd à porter), un Manfrotto 190 DB (Bogen NK05) par exemple, sinon les flous de bougé sont inévitables. L'attache rapide sur la tête vidéeo (Manfrotto 128 RC - Bogen 3130) s'avère très pratique pour fixer et retirer simplement le matériel.. Une tête vidéo fluide est indispensable, car une tête photo ordinaire s'avère très malcomode pour suivre un oiseau qui bouge.
Le retardateur de l'appareil numérique s'impose, car la simple pression du doigt sur le déclencheur provoque une vibration qui fait bouger l'appareil, donc réduit le piqué de façon visible. L'inconvénient majeur est alors le retard au déclenchement (de 3 ou de 10 secondes, l'oiseau a largement le temps de bouger...) et la complexité des manipulations de l'appareil, à refaire pour chaque photo!
Un câble de déclenchement à distance convient également, mais sur les appareils numériques ils coûtent cher et sont lents à réagir. Pour le Nikon Coolpix (990 et ses variantes), on peut remplacer très avantageusement le modèle dédié de Nikon pour un câble "made in China" qui coûte 4 fois moins cher et qui est tout aussi efficace, avec en prime un fil plus long.
Les appareils photos numériques (APN) les plus utilisés en digiscopie sont les Nikon Coolpix, à cause de leur filetage de 28 mm si pratique, leur zoom interne qui permet de monter un adaptateur pour les fixer à la lunette, et leur écran pivotant pour cadrer et faire la mise au point. La qualité optique des Nikon est également réputée. Eviter par contre les APN avec un objectif de gros diamètre car ils provoquent du vignetage (coins sombres sur les photos), et les zooms téléscopiques qui sont délicats à adapter.
Le nombre de pixels de l'appareil n'est pas le facteur le plus essentiel. Dès 3 mégapixels, on a des images très chouettes, même si c'est des hiboux. Investir plutôt dans une bonne optique!! C'est ça le vrai facteur limitant.
Enfin, il faut de la patience, car les oiseaux qui collaborent avec le photographe sont rares. Ils bougent, passent derrière le feuillage, s'envolent.... Mitraillez, sur 50 photos il y en aura une de bonne.
Enfin, la retouche d'images ne sauvera jamais une
photo ratée. Par contre, elle peut améliorer beaucoup le résulat final si
la photo de départ est bonne. Le logiciel Photoshop est la
référence absolue pour cela. Il est assez complexe à utiliser au début,
mais ultra puissant dès que l'on sait s'en servir.
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