Les Amphibiens
Grenouilles, Rainettes, Crapauds, Pélobates, Salamandre, Tritons...
Description des espèces, biologie, répartition,
reproduction, alimentation, chant, comportement.
On distingue deux ordres dans la classe des Amphibiens:
- Les Anoures (sans queue à l'âge adulte), tels que les
Grenouilles, Crapauds, Rainettes, et Pélobates.
- Les Urodèles (avec une queue fonctionnelle chez les adultes),
comme les Tritons et les Salamandres.
- Sélection de sites web sur les amphibiens
et Bibliographie sur les amphibiens
- Calendrier de la ponte et clé de détermination des oeufs
d'amphibiens
Les Grenouilles
Les Grenouilles sont actives tôt le matin ou le soir et s'éloignent peu du milieu aquatique.
Elles consomment des vers de terre, des orthoptères, des escargots et divers
insectes marcheurs. Elles hivernent dans la vase des étangs d'octobre à février
- mars.
Les
jeunes nés dans l'année s'enfouissent dans le sol pour hiverner, tandis que les
Grenouilles plus âgées recherchent les sources, mares ou étangs. Les Grenouilles
se regroupent pour se reproduire et des centaines de pontes peuvent être observées au même
endroit.
Grenouille des champs (Rana arvalis Nilsson, 1842)
- Famille des Ranidae (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
- Répartition: La Grenouille des champs est présente dans le
Nord-Est de la France.
- Description: Elle ressemble beaucoup à la Grenuouille rousse.
- Protection et statut: En France, la Grenouille des champs est
protégée par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1).
Grenouille agile = Grenouille pisseuse (Rana dalmatina
Nonaparte, 1840)
803
- Famille des Ranidae (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
- Description: La Grenouille agile mesure de 6 à 7 cm. Elle est très svelte et élancée, avec un museau
triangulaire plutôt pointu (il est court et arrondi chez le Grenouille
rousse). Ses membres postérieurs sont démesurément longs (ils dépassent largement la
longueur du corps si on les ramène vers l'avant). Cette particularité
anatomique la rend très adaptée au saut en longeur (2 m !). Le dos est brun-jaune, brun-rouge, gris-beige,
brun pâle à brun rougeâtre, légèrement piqueté de
brun-noir, avec généralement un V renversé
sombre entre les épaules. Les flancs sont unis ou piquetés de brun. Le ventre
est blanc-crème uni ou piqueté de rouge, la gorge et la poitrine blanc-rosé.
Le tympan est très rapproché de l'oeil. La tache temporale noire, soulignée
de clair, s'étend au-delà des narines. La peau est fine et plutôt lisse.
- Dimorphisme sexuel: Il est peu marqué. La femelle est
toutefois plus
grande (parfois 9 cm) et plus claire avec le ventre
piqueté de rouge sombre. Les mâles ont des pelotes copulatrices grisâtres et
rugueuses.
-
Identification: On reconnaît cette espèce à son allure svelte et
son museau pointu, ses longues pattes spécialisées dans le saut. Leur talon
dépasse le museau
lorsque la patte est ramenée vers l'avant. Le tympan est rapproché de l'oeil.
-
Répartition: Cette espèce est à distribution méridionale.
(Uniquement dans le sud en Belgique). On la rencontre en Europe et en Asie, de
préférence dans les zones chaudes, jusqu'à 1500 m d'altitude. Elle se trouve
dans pratiquement toute la France.
- En Isère (38): La
carte de répartition de la Grenouille agile la signale dans 25 communes.
-
Hivernage: Le mâle hiberne dans les eaux dormantes, alors que la
femelle s'enfouit dans la terre ou hiverne sous des feuilles.
-
Reproduction: L'accouplement est axillaire. La ponte a lieu en mars-avril,
avec
600 à 1.400 oeufs groupés en amas qui ne flottent pas en surface.
-
Lieux de ponte: Les pontes de la Grenouille agile sont plus
disséminées que pour les autres espèces. Elle se reproduit dans les
mares, étangs près de forêts, flaques et ornières forestières assez
profondes.
- Chant du mâle: C'est un "kro-kro-kro"
discret.
- Habitat: La Grenouille agile fréquente les bois de feuillus et leurs lisières,
parfois de petites zones boisées, les
dépressions humides, les prairies humides ainsi que les mares entourées de
végétation sauvage.
- Comportement: La Grenouille agile doit son nom ses
bonds immenses, jusqu'à un mètre, parfois deux. Elle émet un jet d'urine
lorsqu'on l'attrape, ce qui lui a
valu son surnom de Grenouille pisseuse. Cette espèce est terrestre sauf en période de
reproduction. Elle est surtout nocturne.
- Les têtards: Ils mesurent de 4 à 6 cm de long, avec un corps
jaunâtre tacheté de brun.
- Les jeunes: La petite grenouille de 20 mm quitte l'eau environ 3 mois après la
ponte.
- Protection et statut: En France, la Grenouille agile est protégée
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), par la directive
habitats (annexe IV), et par la convention de Berne
(annexe II). Cette espèce est à surveiller en France
et en région
Rhône-Alpes.
Grenouille rousse = G. variable (Rana temporaria
Linné, 1758)
806
- Famille des Ranidae (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
Encore appelée Rana
muta, ou Rana fusca.
- Autres noms: Grasfrosch en allemand, Rana rossa en
italien, Common Frog, Brown Frog, Grass
Frog en anglais.
- Description: La Grenouille rousse est massive, un adulte mesure de 6 à 10 cm de long
et ressemble à la Grenouille agile. Son museau est arrondi. Contrairement à ce que
son nom suggère, elle n’est pas
toujours rousse, mais présente une coloration
très variable suivant les individus, les saisons et le sexe: du jaunâtre
au brun clair, marron, rougeâtre, grisâtre parfois verdâtre plus ou moins
tacheté de noir. Le dessus est jaune-rougeâtre à brun-noir, parfois grisâtre ou
verdâtre. Le dessous est gris, blanchâtre ou jaune, plus ou moins vif ou
foncé, piqueté de gris ou de brun. Il y a une tache brun sombre derrière
l'oeil et la pupille est horizontale. Les pattes postérieures sont relativement courtes
(le talon n'atteint pas l'extrémité du museau si elles sont étendues vers
l'avant). Les
doigts sont libres et les orteils entièrement ou aux 3/4 palmés. A la base du
gros orteil, du côté interne de la patte, se trouve un petit tubercule ovale et
mou.
- Répartition: C’est la plus commune et la plus répandue des Grenouilles en
Europe, elle est observée au
printemps dans tous les plans d’eau. On la rencontre dans toute l'Europe,
jusqu'au Japon, sauf dans les Pyrénées et les Alpes du Sud. Elle peut
s'adapter jusqu'à 2000 m d'altitude,
dans les Alpes jusqu'à 2.500 m d'altitude. Elle est présente dans quasiment
toute la France.
- En Isère (38): La
carte de répartition de la Grenouille rousse la signale dans 71
communes.
- Dimorphisme sexuel. Il est peu marqué. En mars, le mâle se
distingue de la femelle par sa gorge blanc pur ou bleuté et ses
avant-bras très développés, plus robustes. Il présente des pelotes copulatrices noires à la face interne du
pouce. En revanche, la femelle possède souvent un ventre bien coloré,
souvent rouge vif sous la gorge. Elle
est généralement plus grosse que la mâle.
- Hivernage: La Grenouille rousse entreprend
de longues migrations printanières. L'hibernation est peu profonde, sous une souche ou dans un terrier de souris
rencontré en cours de déplacement, ou dans la vase sur le lieu de ponte. Elle
a principalement lieu dans la vase des mares et
étangs. Les adultes commencent à se déplacer dès l'automne. Ils parcourent même en hiver une partie du chemin
vers les lieux
de ponte. Leur migration est entrecoupée de périodes
d'hibernation. Le retour est progressif en avril.
- Reproduction: La maturité sexuelle est atteinte à 3-4 ans. L'accouplement
est axillaire (Le mâle s'agrippe à la femelle en
l'embrassant derrière les bras). Des callosités rugueuses disposées sur ses doigts avant
l'empêchent de glisser. Un mâle qui rencontre un couple déjà formé essaie tout de même de s'agripper à la
femelle mais le premier arrivé le repousse par de vifs
coups de pattes. Une femelle pond de 1000 à 3000 oeufs par an dans une eau peu
profonde, puis elle quitte l'eau tandis que le mâle y reste plusieurs jours et s'accouple avec d'autres
femelles. Quasiment tout type de pièce d'eau stagnante peut
être adopté pour la reproduction: mares, trous d'eau, flaques, ornières
forestières ou non, ruisseaux, étangs. La ponte a lieu en février-mars, dès la sortie de
l'hibernation, ce qui la rend sensible aux gelées nocturnes. La
grenouille rousse pond cependant plus tard en montagne. Les oeufs
sont groupés en grosses masses gélatineuses. Des couples entre Grenouilles vertes
(Rana esculenta) et Grenouilles rousses (Rana temporaria)
peuvent être observés.
- Identification: On
reconnaît la grenouille rousse à la tache noire à l’arrière de l’œil
qui englobe le tympan. Le tympan est très distinct, moitié moins gros que l'oeil. Il est situé dans une grande tache temporale foncée se prolongeant à
travers l'oeil vers la narine. Cette tache est soulignée d'une bande labiaire
claire s'étendant de la commissure des lèvres jusqu'à la narine. La peau de
la Grenouille rousse est lisse, son museau est court et arrondi. Le dos est
brunâtre, roussâtre, jaunâtre (c'est très variable), souvent
taché de sombre. Un bourrelet sépare le dos et les flancs. Le ventre est
de couleur variable, souvent maculé ou tacheté.
- Alimentation: Cette Grenouille se nourrit d’insectes, de vers de
terre, d'invertébrés nuisibles.
- Habitat: Elle est terrestre en dehors de la période de
reproduction. Elle est peu exigeante et habite les bois, les forêts, les prairies
un peu humides, les haies, les tourbières et les rives. En montagne, elle reste toute l'année près de l'eau.
On la rencontre aussi dans les parcs et les jardins même en zone
péri-urbaine.
- Chant du mâle: C'est un coassement bref et peu sonore "grouk, grouk,
grouk" entendu en période de reproduction, à partir d'avril-mai. Ce
ronflement sourd imite le bruit d'un train qui passe au loin.
- Comportement: La Grenouille rousse se déplace par petits sauts et
bonds. Son activité est surtout diurne et crépusculaire, mais elle chasse
volontiers après l'orage et s'active par temps de pluie. Elle est terrestre
sauf pendant la ponte et la métamorphose.
- Les tétards: Ils apparaissent après 3 à 4 semaines d'incubation.
Un têtard est brun-noir, et mesure 45 mm de long, dont 30 mm de queue. Son anus se trouve situé du côté
droit de la nageoire caudale.
- Les jeunes: Au bout de 3 mois, les têtards se transforment
en Grenouillettes de 1 cm à 1,5 cm. Elles se dirigent collectivement
vers l'habitat des adultes.
- Protection et statut: En France, la Grenouille rouse est
partiellement protégée
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 4), par la directive
habitats (annexe V), et par la convention de Berne
(annexe III). Elle est à surveiller en Rhône-Alpes.
Les interdictions de colportage, de vente et d'achat de Grenouille rousse ne s'appliquent pas aux spécimens produits par les élevages
autorisés.
Les Grenouille "vertes"
Il existe en
Europe occidentale quatre espèces de Grenouilles "vertes"
difficiles à distinguer avec précision: la Grenouille rieuse (Rana ridibunda), la Grenouille de
Lesson
(Rana lessonae), la
Grenouille de Pérès (Rana perezi), autrefois considérée comme une simple
sous-espèce de Rana ridibunda, et la Grande Grenouille verte (Rana esculenta).
Elles peuvent facilement s'hybrider, ce qui rend leur reconnaissance difficile, mis
à part avec leur chant et quelques critères morphologiques distincts.
- Famille des Ranidae (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
- Description (Caractères communs): Leur tête est allongée et les yeux
sont rapprochés.
La Grenouille verte mesure 10 cm de long et n'est d'ailleurs pas toujours de couleur
verte. La zone tympanique est de même couleur que la tête. Le dos varie entre les tons clairs ou vifs de vert,
exceptionnellement bleu ainsi que brunâtre tacheté de noir. Il est marqué
d'une ligne vertébrale
claire. Le ventre et la gorge sont blanc crème uni ou tacheté de
brun sombre. L'arrière des cuisses est marbré de jaune et noir. Rana lessonae et
Rana esculenta sont assez semblables dans leur coloration.
- Répartition: Les Grenouilles vertes sont
largement répandues mais moins communes que les Grenouilles rousses. On les
rencontre partout, de France jusqu'aux rives de la Volga, en dessous de 800
m d'altitude.
- En Isère (38): La
carte de répartition des Grenouilles "vertes signale leur
présence dans 79 communes.
- Dimorphisme sexuel. Les mâles sont plus petits que les
femelles, avec des
membres plus longs et plus robustes. Ils possèdent de grands sacs vocaux blanchâtres
situés de part et d'autre des commissures labiales (ils sortent d'une fente en
arrière des angles de la bouche). Leur tête et leur dos sont souvent jaune vif
avec des taches noires très prononcées, des pelotes nuptiales se développent
à la base du pouce.
- Reproduction: L'accouplement est axillaire. La femelle pond
de 2.000 à 6.000 oeufs marqués d'un pôle brun et d'un pôle jaune. Ils tombent dans
le fond de la mare.
- Caractères distinctifs entre les quatre espèces de Grenouilles "vertes":
La Petite Grenouille verte
ou Grenouille de
Lesson (Rana lessonae Camerano, 1882) vit
essentiellement dans les petits étangs, et abonde dans les bassins périodiquement
asséchés. Elle mesure 9 cm. Son
museau est pointu, son corps élancé, avec des pattes plutôt courtes.
L'arrière des cuisses est marbré de jaune et noir. Elle possède un gros
tubercule métatarsien dur, qui atteint les 2/3 tiers de la longueur du premier
orteil. On la trouve partout en France sauf dans le bassin méditerranéen.
Protection et statut: En France, la Grenouille de Lesson est protégée
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), par la directive
habitats (annexe IV), et par la convention de Berne
(annexe III). Cette espèce est à surveiller en France
et en région
Rhône-Alpes.
La Grenouille rieuse (Rana ridibunda
Pallas, 1771) vit
dans les lacs et les grandes pièces d'eau. Elle a un aspect massif, une peau
plus verruqueuse, et c'est la plus grande de nos grenouilles européennes, la
femelle mesurant 15 cm (jusqu'à 17 cm). Son dos est
vert pâle, bronze-gris/brun, tacheté de noir (parfois avec une ligne vertébrale
vert/jaune). Son ventre est blanc grisâtre avec les flancs marbrés de noir. Il
n'y a pas de ton jaune sur la face postérieure des cuisses. Le mâle
possède des sacs vocaux gris et non blanc pur comme chez la Grande Grenouille verte.
Son chant est plus grave et plus puissant, ressemblant à un rire
"ké ké ké". On trouve cette espèce dans le Centre et le Sud de l'Europe, jusqu'aux Carpathes et au Moyen-Orient, du
Nord-Est de la France à la
Russie et au nord de la Grèce, ainsi que dans le sud de l'Europe et en Afrique
du Nord. Très commercialisée, elle est aussi introduite. En France, on
l'observe surtout au Sud de la Loire, mais aussi en Alsace et dans quelques
autres départements.
En Isère (38): La
carte de répartition de la Grenouille rieuse la signale dans 6 communes.
Protection et statut: En France, la Grenouille de type Rieuse est protégée
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), par la directive
habitats (annexe V), et par la convention de Berne
(annexe III). Cette espèce est à surveiller en France.
La Grande Grenouille verte (Rana
esculenta Linné, 1758).
fréquente des plans d'eau de toute dimension, donc elle cohabite avec l'une ou
l'autre des deux espèces précédentes. Sa taille est intermédiaire (12 cm),
de 7 à 11 cm.
Son museau est moins pointu, ses
pattes plus longues. Elle
possède un tubercule métatarsien plus petit et moins dur, qui atteint entre
1/3 et 2/3 de la longueur du premier orteil. Le dos est vert, souvent orné
de taches noirâtres. Le ventre est toujours d'un beau blanc-crème (ou
jaune-crème), parfois taché de sombre. Un bourrelet sépare le dos et les
flancs, et une ligne claire parcourt généralement le dos. On la trouve
dans pratiquement toute la France.
En Isère (38): La
carte de répartition de la Grande Grenouille verte la signale dans 36
communes.
Elle habite les étangs et zones calmes de rivières, les fossés et mares
ensoleillées avac végétation aquatique. Elle est présente dans
pratiquement toute la France.
Protection et statut: En France, la Grande Grenouille verte est
partiellement protégée
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 3), par la directive
habitats (annexe V), et par la convention de Berne
(annexe III).
La Grenouille
verte de Pérès (Rana perezi Seoane, 1885) ressemble beaucoup à
la Grenouille rieuse, mais elle est plus méditerranéenne,
répartie du midi de la France
à la Péninsule Ibérique et l'Afrique du Nord. En France, elle se rencontre
dans le bassin méditerranéen.
Protection et statut: En France, la Grenouille de Pérès est protégée
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1).
- Le complexe Rana esculenta-lessonae: La Grande Grenouille verte (Rana esculenta)
est constituée de formes hybrides issues du
croisement Rana lessonae x Rana ridibunda qui partagent le même
biotope. Comme l'accouplement de deux hybrides de 1ère génération
produit une
descendance non viable, ceux-ci doivent s'accoupler avec un partenaire d'une des
deux "bonnes" espèces parentales pour assurer leur descendance. Rana
esculenta doit donc obligatoirement cohabiter avec Rana lessonae. Ces hybridations successives aboutissent à
des formes
intermédiaires à l'identification malaisée. C'est pourquoi on
parle plutôt, pour simplifier, du complexe Rana esculenta-lessonae.
- Alimentation: Les Grenouilles vertes se nourrissent d’insectes, de
larves, d’araignées, d’escargots. Des cas de canibalisme ont été
rapportés.
- Habitat: Leur vie est essentiellement aquatique. Elles
recherchent des points d'eau bien ensoleillés et riches en végétation
aquatique, comme les lentilles d'eau. Ce sont les Batraciens les plus
aquatiques, puisque ces Grenouilles vivent toute l’année à proximité de l’eau
qu'elle ne quittent jamais.
- Chant du mâle: Les Grenouilles vertes sont extrêmement bruyantes. Leur
cri nocturne est très sonore, les coassements sont assez graves et émis lorsqu'il
fait beau, de jour comme de nuit, du mois de mai à juin-juillet, surtout par temps calme et orageux.
Le chant est très varié selon l'âge et les
circonstances.
- Comportement: Ces grenouilles ont de fortes capacités de saut.
- Les tétards: Le têtard est couleur olive, grisâtre moucheté de
brun, avec une queue
terminée en pointe effilée. Ses yeux, situés sur la dessus de la
tête, sont à égale distance entre l'extrémité du museau et du spiracle.
Lorsque les pattes ont achevé leur développement, le dos du
têtard prend une teinte verdâtre avec parfois une raie vertébrale d'un vert
plus pâle.
- Les jeunes: Le têtard mesure 5 cm lors de la métamorphose après trois ou quatre mois de vie
larvaire.
- Prédateurs: Les jeunes Grenouilles sont la proie des couleuvres à collier,
des hérons, des musaraignes, des
putois. Plus agés, elles craignent les hommes qui apprécient leurs cuisses...
Grenouille ibérique (Rana iberica Boulenger, 1879)
- Protection et statut: La Grenouille ibérique est protégée
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1).
Les Rainettes
Il y a trois
espèces de Rainettes en France: la Rainette verte (Hyla arborea) avec
une
bande beige latérale, la Rainette méridionale, et la Rainette de Corse (ou Rainette
sarde). Elles peuvent changer de couleur en quelques
jours selon leur substrat diurne. Certaines peuvent aussi devenir bleues en perdant leur pigment
jaune ! Les Rainettes étaient autrefois abondantes.
Rainette méridionale (Hyla meridionalis
Boettger, 1874)
809
- Famille des Hydidae (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
- Description: La Rainette méridionale mesure en moyenne de 4 à 5 cm. Les doigts ont des
ventouses pour grimper sur des
surfaces lisses (pelotes). Le dos est lisse, de couleur verte (mais sa couleur
peut varier). Il n'y a pas de bande sombre le long du flanc.
- Répartition: Elle vit plus au sud que la Rainette verte, dans la
région méditerranéenne, et dans le sud ouest de la France (mais pas en
Corse). Son aire de répartition est assez complémentaire de celle de la
Rainette verte.
- En Isère (38): La
carte de répartition de Rainette méridionale la signale dans 1
commune.
- Identification: La Rainette méridionale n'a pas de bande
sombre sur les flancs, contrairement à la Rainette verte.
- Alimentation: Elle consomme des insectes
variés capturés avec agilité.
- Habitat: La Rainette méridionale apprécie la chaleur du soleil.
Son habitat est un peu le même que celui de la Rainette verte, mais elle
n'hésite pas à se rapprocher des hommes: campings, maisons proches d'un
point d'eau, puits, citernes.
- Chant du mâle: Le chant est très puissant et on l’entend
de loin. Il est caractéristique.
- Comportement: Ses mœurs sont très proches de la Rainette
verte. Elle est nocturne et crépusculaire, donc
très discrète à l'exception des journées pluvieuses. Elle se déplace par bonds
dans la végétation ou par nage rapide.
- Hivernage: Il a lieu dans les fissures de roches
ou dans les terriers de rongeurs.
- Protection et statut: En France, la Rainette méridionale est protégée
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), par la directive
habitats (annexe IV), et par la convention de Berne
(annexe II). Cette espèce est à surveiller en France
et en région
Rhône-Alpes.
Rainette de Corse (Hyla sarda)
Les Rainettes de Corse forment une espèce distincte (Hyla sarda).
Rainette verte = Rainette
arboricole (Hyla arborea Linné, 1758) 810
- Famille des Hydidae (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
- Description: La Rainette verte est une petite grenouille de 3 à 5 cm de long, à la peau
lisse et luisante, verte (mais elle peut parfois être grise voire bleue, ou brune).
Le dos est vert tendre, mais peut changer de couleur
en fonction de la température, des "émotions" de l'animal ou du
support où il se trouve (Il peut s'assombrir jusqu'au quasi
noir et s'éclaircir jusqu'au blanc-jaune). Le ventre est blanc granuleux. Les
pattes sont longues et grêles. Les doigts sont palmés à la base seulement,
les orteils jusqu'à mi-longueur. Il y a des ventouses au bout des doigts et des orteils
(pelotes adhésives) qui assurent,
avec la forme aplatie du corps, une parfaite adhésion au support .
- Répartition: Cette espèce se rencontre au Nord d'une ligne Bayonne-Lyon
au-dessous de 1.000 m d'altitude. Elle est présente en Corse, mais absente de
la région méditerranéenne. Elle devient très rare en Belgique, elle est
protégée aux Pays-Bas et sur certains sites en Région flamande. (au bord de
l'extinction en Belgique francophone). Dans le nord de la France, on la trouve encore
en grand nombre dans des régions où abondent les prairies avec mares et
roselières embroussaillées à proximité.
- En Isère (38): La
carte de répartition de Rainette verte la signale dans 9 communes.
- Dimorphisme sexuel. Le mâle possède un sac vocal sous la gorge, qui se dilate lors du
chant. La gorge du mâle est brun-jaune, tandis que celle de la femelle est lisse et
blanche. La face interne des doigts présente des rugosités chez le mâle.
- Reproduction: La maturité sexuelle est atteinte à 3
ans. L'accouplement s'effectue par amplexus lombaire, au sol. La ponte a lieu d'avril à
juin, elle est nocturne est rapide (quelques heures). Les oeufs sont pondus
en petits tas de la grosseur d'une noix, et ne flottent pas.
-
Identification: C'est une petite grenouille arboricole avec
des doigts à ventouses (pelotes au bout des doigts). On la distingue
de la Rainette méridionale grâce à une ligne noirâtre ou beige qui part du museau,
borde ses flancs et
décrit une courbe au niveau des hanches. Cette bande sombre sépare donc le dos
du ventre. Le ventre est gris blanc d'aspect granuleux, le dos de couleur
vert feuille a un aspect très lisse.
- Alimentation: La Rainette verte consomme des insectes
variés capturés avec agilité (insectes volants capturés dans les arbres).
- Habitat: Elle fréquente les mares en lisière
de forêt. Elle grimpe volontiers sur les buissons de saules ou dans les ronciers.
On l'appele aussi "Rainette
arboricole" car elle vit dans les arbres et dans les buissons une partie de l’année, où elle
se nourrit d'insectes volants. Elle recherche des sites ensoleillés à proximité de points d'eau :
carrières, argilières, mares de prairies avec buissons à proximité, mares
entourées de saules, d'arbustes ou de ronces, marais,
roselières autour des étangs et plans d'eau.
On la trouve dans les mares et étangs infra-forestiers des forêts feuillues ou
mélangées de résineux avec une forte proportion de feuillus.
- Chant du mâle: En avril-mai, les
mâles lancent des appels sonores très puissants audibles à
plusieurs centaines de mètres. Ils sont émis grâce à leurs sacs vocaux (situés sous la
gorge), utilisés comme caisse de résonance. Les mâles peuvent coasser ainsi
plusieurs heures à partir du crépuscule, jusque tard dans la nuit. Leur chant assourdissant est constitué d'une série d'appels stridents espacés puis
rapidement répétés ("kâck kâck - kâck kâck").
- Comportement: Cette espèce est nocturne et crépusculaire, donc
très discrète à l'exception des journées pluvieuses. Elle se déplace par bonds
dans la végétation ou par nage rapide. Elle saute et grimpe avec agilité.
- Hibernation: La Rainette hiberne dans la vase d'une mare, dans une anfractuosité rocheuse, enfouie dans
la terre ou dans une dépression humide.
- Protection: Les causes de régression ou de disparition de
l'espèce ne sont pas clairement comprises (pesticides ?).
- Les tétards: Ils sont gris foncé tacheté d'or, et mesurent 4 cm avant transformation.
Leur queue se termine en pointe fine et la crête dorsale commence entre les deux
yeux, qui sont visibles du dessus et du dessous.
- Les jeunes Rainettes quittent l'eau au bout de trois mois.
- Protection et statut: En France, la Rainette verte est protégée
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), par la directive
habitats (annexe IV), et par la convention de Berne
(annexe II). Cette espèce, quasi menacée dans le pnnde, est vulnérable en France,
et en danger en région
Rhône-Alpes.
Les Crapauds
Crapaud vert (Bufo viridis Laurenti, 1768)
- Famille des Bufonidae (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
- Description: Le Crapaud vert mesure 9 cm environ, jusqu'à 10 cm. Il est de couleur vert-olive,
tacheté
comme un treillis de camouflage militaire. L'iris de ses yeux est jaune d'or
(ou vert doré) moucheté de noir, la pupille est horizontale.
- Répartition: On le rencontre partout en Europe jusqu'à la
Mongolie, aussi en Asie, au Maghreb, dans la zone saharienne. Il peut vivre
jusqu'à 4000 m d'altitude. En France il est présent dans une petite
région au Nord Est, et en Corse.
- Identification: Son dos est couvert de taches vertes de style
"tenue de camouflage", sa peau est verruqueuse, et les glandes
parrallèles sont bien visibles.
- En Isère (38): Le Crapaud vert est absent dans notre région.
- Reproduction: Dans des points d'eau divers avec beaucoup de
végétation.
- Alimentation:
Il mange des insectes, des vers ou des limaces.
- Chant: Le chant du mâle ressemble à celui de la Courtilière (insecte).
La femelle émet un cri qui ressemble à un chant d'oiseau.
- Habitat: Le rapaud vert affectionne les milieux sablonneux, les
terrains vagues, les gravières, les ballastières.
- Les tétards: Leur métamorphose intervient après 3 mois.
- Comportement: Le Crapaud vert est un excellent grimpeur. Il se déplace par sauts
rapides. Il est attiré par ce qui bouge en péchriode des
amours.
- Protection et statut: Le Crapaud vert est protégé en France
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1).
Crapaud calamite = Crapaud des joncs (Bufo calamita
Laurenti, 1768)
801
- Famille des Bufonidae (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
- Description: Ce crapaud d'allure massive mesure de 6 à 8 cm (ou 9
cm). La tête est plus large que longue, avec un museau court.
Le ventre est gris jaunâtre, parfois finement tacheté de brun. Le dos est gris olivâtre, brun verdâtre et
marbré de taches
vertes ou brunes. L'espèce présente en général une
bande jaune sur le dos. Cette fine ligne
vertébrale jaune débute entre les yeux et s'étend sur tout le dos. Les
verrues dorsales piquetées de rouge sont des
glandes à venin (afin d'être non commestible, mais il n'est pas venimeux pour
l'homme). Son œil est jaune verdâtre avec un iris doré réticulé de noir, la pupille est
horizontale. Les glandes parotoïdes, derrière les yeux, sont parallèles. Les orteils sont palmés uniquement à la base.
- Dimorphisme sexuel: La femelle est très légèrement plus grande
que le mâle. Le mâle en position de chant présente une gorge
rosâtre-violet, tandis que la gorge de la femelle est blanchâtre
avec parfois de rares et minuscules taches sombres. Le mâle possède des pelotes
copulatrices sur le pouce et l'index. Sous son menton, un sac vocal se gonfle pendant le
chant.
- Chant du mâle: Le cri du Crapaud calamite est nocturne, très puissant
et s'entend à 1 km à la ronde. Il ressemble à un
bruit de crécerelle: "èrrrrp...èrrrrp". Il est particulièrement impressionnant par sa
puissance, presque insupportable de près.
-
Reproduction: Le Calamite se reproduit de fin avril à juin.
L'accouplement s'effectue par amplexus axillaire. La ponte est formée de 2 cordons constitués de 3.000 à
4.000 oeufs. Il se reproduit dans des étangs, zones innondées, mares diverses.
-
Identification: On reconnaît le Crapaud calamite à la ligne vertébrale jaune
clair qui remonte sur le haut de la
tête, parfois peu visible (ou même absente). Sinon, il est reconnaissable
à la disposition parallèle des deux grosses glandes parotoïdes et la
palmure peu développée aux pattes postérieures qui le différencient du Crapaud
commun. Sa démarche (course rapide) est aussi très caractéristrique, unique chez les
Anoures. La peau est très verruqueuse, les pattes, le dos et les flancs sont
souvent marbrés.
-
Répartition: On rencontre cette espèce du Portugal jusqu'à l'Ouest de l'URSS
dans les terrains sableux, les joncs. Il est distribué dans une grande partie de la France.
- En Isère (38): La
carte de répartition du Crapaud calamite le signale dans 11 communes.
- Habitat: Le Crapaud calamite recherche les points d'eau peu profonds et ensoleillés. Le développement larvaire est très rapide chez cette espèce, qui
peut donc bien s'accomoder de mares temporaires (parfois de petites
ornières), sablières, gravières, sols sableux, carrières, roselières.
- Les têtards: Ils sont petits et bruns, avec une bouche moins large que la distance qui
sépare les yeux, et un peu plus large que la distance entre les narines. Leur queue
est arrondie à l'extrémité, ourlée d'une membrane supérieure et
inférieure de même taille. La métamorphose totale a en effet lieu après 6 à 7
semaines.
- Les jeunes: Ils
mesurent de 10 à 15 mm et ont déjà une ligne vertébrale jaune.
- Comportement: Le Crapaud calamite est actif de jour comme de nuit,
mais plutôt
nocturne. Il se cache le jour sous les pierres ou s'enfouit dans des
terrains meubles tels que les dunes, les sablières, les carrières et
gravières, les terrils, etc. Ce crapaud est incapable de sauter car il est muni de pattes trop
courtes mais cependant vigoureuses. Il ne se déplace donc qu'en marchant à une vitesse vraiment
surprenante, ou en courant. Il se gonfle pour impressionner ses adversaires afin de sembler
plus gros.
- Alimentation:
Il mange des insectes, des vers de terre, des escargots et des limaces.
- Protection et statut: En France, le Crapaud calamite est protégé
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), par la directive
habitats (annexe IV), et par la convention de Berne
(annexe II). Cette espèce est à surveiller en France et vulnérable en région
Rhône-Alpes.
Crapaud commun (Bufo bufo Linné, 1758) 802
- Famille des Bufonidae (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
- Description: Le crapaud commun est trapu, fortement couvert de verrues saillantes de
grandeur variable avec de grosses glandes parotoïdes obliques. Il mesure de 7 à 13 cm à l'âge
adulte (jusqu'à 15 cm).
Sa couleur est variable selon son milieu de vie, grisâtre: verdâtre, roussâtre
parfois marbré de brun-rouge, parfois presque noir. Le ventre est jaune sale ou blanc-gris, parfois
tacheté de sombre, tandis que la face interne des cuisses est rose chair. La tête est large et
arrondie. L'iris des yeux est doré-cuivré (orangé) avec une
pupille horizontale. Derrière les yeux, se grosses glandes parotoïdes s'écartent vers l'arrière.
Les orteils sont presque entièrement palmés. Le liquide transparent qui suinte de son corps est sans
danger pour l'homme.
- Dimorphisme sexuel: La femelle présente des
pustules dorsales plus saillantes que le mâle. Sa taille de 11 à 13 cm est nettement plus
grande que celle du mâle (de 5 à 8 cm). Ce dernier a des
membres antérieurs robustes et le bord interne des trois doigts présente
des pelotes copulatrices noires.
-
Identification: Le mâle émet un cri faible, il n'y a pas de sacs
vocaux. Sa peau est très verruqueuse, la pupille est horizontale, les glandes
parotoïdes sont bien visibles et convergentes (non parrallèles).
-
Répartition: On rencontre le Crapaud commun de l'Ouest de l'Europe jusqu'au Japon. Il
est présent partout en France et en Belgique.
- En Isère (38): La
carte de répartition du Crapaud commun le signale dans 75 communes.
-
Hivernage:
Après les premières gels, les Crapauds communs migrent
vers leurs gîtes d'hivernage. Ils hivernet à terre d'octobre à mars, sous les feuilles ou
dans des terriers de rongeurs, dans les mêmes gîtes d'une année à l'autre.
-
Reproduction: Le Crapaud commun effectue de véritables migrations au printemps pour se rendre
de son lieu d’hivernage à son lieu de reproduction: mares, flaques, ornières
forestières, ruisseaux, bras morts de rivières, étangs, et points d'eau
divers. La ponte suit
immédiatement. La période
de ponte est la plus précoce des Crapauds, de la mi-mars à la mi-avril, parfois dès la fin
février si le temps
est particulièrement doux. L'accouplement s'effectue par amplexus axillaire.
La femelle accroche ses oeufs (2.000 à 7.000) groupés en deux grappes à des plantes
aquatiques. Les
couples tournent autour des herbes pour enrouler les cordons noirs emplis d'œufs.
Les mâles les fécondent en libérant dans l'eau leur semence
(fécondation externe).
- Lieux de ponte: Le Crapaud commun reste fidèle à ses frayères et
retourne à son l'étang de ponte. Cette espèce ne retourne dans le milieu
aquatique que pour la période de reproduction. Comme la profondeur et l'étendue
des points d'eau de ponte lui importent peu, on le trouve dans les plans
d'eau stagnante, les ornières, les trous, les carrières
inondées, les abreuvoirs, ou les fossés et champs.
- Chant du mâle: Les cris et appels spécifiques des mâles permettent
d'identifier aisément l'espèce dans les frayères. Le cri ne s'entend pas de loin ("cout,
cout, cout").
- Habitat: Cette espèce vit dans les bois et jardins, jusqu'à 2000 m
d'altitude. Le Crapaud commun préfère les endroits frais et humides des collines
boisées et des forêts. Sa préférence pour les milieux de type forestier est
nette. Peu exigeant, il peut vivre un peu partout (forêts, friches,
carrières) y compris en
zone urbaine, dans les jardins et les parcs boisés. Son habitat est donc très
variable.
- Alimentation: Le Crapaud commun est vorace. Il mange des limaces,
des vers de terre, des araignées et divers insectes qu'il chasse au sol. Il
est donc très utile dans les jardins. Il chasse à l'affût, au crépuscule et
pendant la nuit, en
bordure des layons et chemins.
- Comportement: Ce Crapaud est essentiellement terrestre, plutôt nocturne ou
crépusculaire, mais son activité peur se prolonger le jour.
Le milieu aquatique n'est fréquenté qu'en période de reproduction et durant
la vie de l'animal en tant que têtard. Des brindilles restent accrochées sur
son corps par temps humide, témoignant de son itinéraire. Cette espèce se déplace habituellement en
marchant ou par
petits bonds. Les Crapauds communs sont digitigrades et utilisent leurs doigts en tant que support et non leur
main en entier.
- Les têtards: Ils sont très petits (3 cm) et noirs. La distance
entre les yeux correspond à la largeur de la bouche, elle est deux fois plus
grande que la distance entre les narines. Leur queue est d'un tiers plus longue
que le corps. Ils mangent des déchets organiques et
des algues.
- Les jeunes: La métamorphose des tétards a lieu au bout de deux
mois. Les jeunes quittent l'eau en masse en juin ou juillet pour mener leur vie
terrestre. Ils mesurent alors 1 cm et se nourrissent de proies diverses (collemboles,
pucerons, acariens) qu'ils chassent dans la litière végétal
- Protection et statut: En France, le Crapaud commun est protégé
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), et par la convention de Berne
(annexe III). Cette espèce est à surveiller en France et en région
Rhône-Alpes.
Les Discoglosses
Discoglosse Corse (Discoglossus montalentii Lanza, Nascetti, Capula et Bullini, 1984)
- Protection et statut: En France, le Discoglosse Corse est protégé
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1).
Discoglosse peint (Discoglossus pictus Otth, 1837)
- Répartition: On trouve le Discoglosse peint dans les Pyrénées orientales.
- Protection et statut: En France, le Discoglosse peint est protégé
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1).
Discoglosse Sarde (Discoglossus sardus Tschudi,
1837)
- Répartition: On trouve le Discoglosse sardre en Corse et sur les îles méditerranéennes.
- Protection et statut: En France, le Discoglosse sarde est protégé
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1).
Crapaud accoucheur = Crapaud Alyte (Alytes obstetricans Laurenti, 1768)
800
- Famille des Discoglossidés (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures). Bufonidae
- Description: Cette espèce est assez petite, les adultes mesurent de
(3) 4 à 5 cm (jusqu'à 6 cm). La tête est plus large que longue, avec un museau
arrondi. Les yeux sont très proéminents, avec un iris doré, vermiculé de noir avec
une fente verticale.
Le dos est grisâtre, brun clair ponctué de vert sombre, avec parfois de
petits points rouge-orangé ou noirs en arrière des yeux. Le ventre est gris,
blanc bleuté marqué de points blanc crème, la gorge est blanchâtre marbrée
de brun clair et le dessous des cuisses rose chair.
Le tympan est plus petit que le diamètre de l'oeil. Le corps petit et trapu
est couvert de petites verrues, avec une série longitudinale de petites
glandes proéminentes de la région post-oculaire à l'aine. Les doigts et les
orteils sont libres, la paume des mains présente trois tubercules.
- Dimorphisme sexuel: Il est faible. Il n'y a pas de sac vocal ni de pelotes
copulatrices chez le mâle.
- Répartition: Cette espèce recherche les vieux murs, carrières,
sablières, gravières, talus. Elle se rencontre toujours près d'un point
d'eau même temporaire, mares, ruisseaux, et flaques un peu partout en
France.
- En Isère (38): La
carte de répartition du Crapaud accoucheur le signale dans 10 communes.
- Reproduction: Le Crapaud accoucheur s'apelle ainsi car le mâle aide la femelle à expulser les œufs
en lui massant
l'abdomen. L'accouplement est terrestre, et la ponte est effectuée à terre.
Elle a lieu de fin mars à août (surtout de mai à juillet). Pour féconder
les oeufs, mâle asperge les oeufs de son urine diluée pour
permettre le déplacement des spermatozoïdes et la fécondation externe. Il
garde ensuite les oeufs enroulés en chapelet (de 20
à 70 oeufs) autour de ses pattes postérieures jusqu’à l'éclosion des
tétards (après de 24 à 44 jours). Il trempe les oeufs de temps en temps dans
une mare ou une flaque voisine pour qu'ils ne se dessèchent pas. Les larves
développées s'échappent lors de ces baignades et continuent
leur développement dans l'eau. ("Alyte" vient du grec "alutos", qui signifie
enchaîné, et "obstetricans" signifie accoucheur).
- Identification: On observe chez cette espèce une série longitudinale de
glandes proéminentes latéro-dorsales, mais pas de glandes parotoïdes bien
apparentes, une pupille en fente verticale et un oeil doré. Le mâle
est reconnaissable à coup sûr lorsqu'il porte un
chapelet d'oeufs. On ne s'observe pas dans l'eau. Une ligne de glandes
sépare le dos et les flancs. Le dos grisâtre est couvert de petites
verrues.
- Alimentation: Le Crapaud acoucheur mange des limaces, vers de terre, insectes, araignées,
escargots.
- Habitat: Le Crapaud acoucheur se cache le jour dans des endroits
ensoleillés, sous
des pierres ou entre des dalles, sous le bois mort, au pied de vieux murs, entre
des
racines, ou dans des galeries de micromammifères. Il
aime s'enfouir dans les terrains meubles (argile, sable) tels que les terrils, les anciennes carrières et les
sablières inondées. Il recherche des points d'eau proches d'une étendue à végétation
quasi absente. Il s'établit également le long d'eaux courantes dont les berges
sont en pente douce. A la tombée de la nuit, il quitte sa cachette à la
recherche d'un partenaire et de nourriture.
- Chant du mâle: Il est flûté, assez faible, et inlassablement
émis les soirs de printemps et de début d'été. Il est très
caractéristique et ressemble à celui du Hibou petit-duc ("toû...toû..."
espacés). Chaque mâle chante quand les autres se taisent pour mieux se
faire entendre.
- Comportement: Ce Crapaud grimpe, marche, saute et nage.
- Les tétards: Leur spiracle est situé en avant du
milieu du corps. Certains ne se métamorphosent qu'au
printemps suivant, et sont alors très grands (jusque 80
mm) de couleur gris clair.
- Les jeunes: Après la métamorphose, les jeunes quittent l'eau
quand ils mesurent de 18 à 20 mm.
- Protection et statut: Le Crapaud acoucheur est protégé en France
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), par la directive
habitats (annexe IV), par la convention de Berne (annexe II). Cette
espèce, au statut indéterminé en France, est vulnérable en région Rhône-Alpes.
Sonneur à ventre jaune = Sonneur à pied
épais (Bombina variegata (Linné, 1758) 813
- Famille des Discoglossidae (Super-famille des Archeobatrachia,
Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
-
Autres noms: Le Sonneur à ventre jaune est également appelé Sonneur à pied
épais en français, Gelbbauchunke en allemand, Ululone a ventre giallo
en italien, Yellow-bellied Toad en anglais.
- Description: Ce petit crapaud aquatique,
verruqueux, a un corps trapu et aplati, un museau arrondi, des yeux proéminents
avec une pupille en forme de coeur. Un adulte mesure de 4 à 5,5 cm environ, pour un poids de 4 à12 g.
Le dessus est brun gris ou olivâtre, terne,
souvent à taches foncées entremêlées,
avec de nombreuses verrues munies d'aiguilles cornées (verrues épineuses). Le dessous, les
bras et les jambes sont gris-bleu à bleu-noir, avec des taches jaunes bien visibles
mais
sans petits points blancs. La membrane des pattes palmées atteint la pointe des
orteils et le bout des doigts est jaune. La face ventrale et l'intérieur
des pattes sont colorés en jaune vif ou orangé et gris bleuté, avec de grandes taches noires ou gris bleuâtres
irrégulières. Ceci informe un éventuel prédateur de la toxicité du Sonneur (couleurs vives
aposématiques). En effet, son tégument (glandes cutanées) sécrète un liquide
visqueux à odeur d'ail, irritant pour les yeux, et répulsif pour
les autres animaux. Ses sécrétions sont d'ailleurs
toxiques pour de nombreuses espèces de Grenouilles et Tritons. La membrane tympanique n'est pas
visible. Les dessins formés par les taches ventrales
permettent de reconnaître chaque individu (comme pour les Salamandres).
- Dimorphisme sexuel: Les mâle n'ont pas de sacs vocaux. En période de reproduction
ils ont des pelotes cornées noires
sur les doigts, les orteils et les avant-bras. Les femelles sont un peu plus lourdes. Adultes et jeunes
sont semblables.
- Identification: Sonneur a un ventre et le dessous des pattes jaunes tachetés
et maculés de noir, la
pupille est en coeur. Le dos est couleur terre et très verruqueux.
- Répartition: En Europe, le Sonneur à ventre jaune n'a recolonisé qu'une aire
réduite à partir refuges glaciaires (probablement dans les Balkans). Il ne dépasse pas une ligne allant de la Frise à la Moldavie, n'atteint pas la péninsule Ibérique, ni la plupart des
îles méditerranéennes. Sur ses limites orientales, il s'hybride avec le
Sonneur à ventre de feu qui le remplace plus à l'est. On le rencontre dans les Balkans, en Allemagne et jusque dans les Pyrénées, aussi
bien à 200 mètres qu'à 1600 m d'altitude. Il vit dans des eaux peu
profondes et apparaît temporairement dans de petites flaques. Cependant , il préfère à la
plaine les collines et montagnes d'altitude
moyenne . En Suisse on le trouve également dans les zones les plus basses. En
Allemagne, on le nomme également le «sonneur des montagnes». Les Pays-Bas et la Belgique
sont en limite
nord-occidentale de son aire de répartition. Il occupe les eaux stagnantes
situées à proximité de bois et bien ensoleillées, dans la majeure partie
de la France. Il est cependant rare dans le Sud-Ouest, et plus fréquent dans l'Est et le
Nord-Est du pays.
- En Isère (38),
le Sonneur à ventre jaune a été noté dans 9 communes.
- En Isère (38): La
carte de répartition du Sonneur à ventre jaune le signale dans 9
communes.
- Longévité: Elle peut atteindre 36 ans en captivité, mais elle est
évidemment beaucoup
plus courte en milieu naturel (probablement de 4 à 5 ans).
- Déplacements et
migrations: Les adultes, peu mobiles, ne s'éloignent que de quelques
centaines de mètres de leur site de reproduction. Les juvéniles et les
subadultes se déplacent davantage, à la recherche de nouveaux sites. La distance
de dispersion maximale connue est de 4 km.
- Hivernage: Le Sonneur hiberne, et sort relativement tard (à
la mi-avril) de sa cachette hivernale située dans le sol.
- Reproduction: La maturité sexuelle est probablement acquise vers
2 ou 3 ans. La reproduction de cette espèce, assez tardive, a
lieu d'avril à août, surtout de mai à juillet. L'accouplement est lombaire (le mâle embrasse la femelle en avant des
pattes-arrière), dans de petits points d'eau. L'espèce est ovipare.
- Lieux de ponte: Après l'accouplement, une femelle peut pondre
plusieurs fois des oeufs isolés ou groupés en paquets d'une vingtaine, déposés sur les parties
immergées de brindilles et plantes aquatiques ou dans le fond des mares. Il y a 3 à 4 pontes par an, chacune comptant de 80 à 100 oeufs.
La femelle choisit de petits points d'eau, la
présence de végétation aquatique ne lui semble pas indispensable. par contre,
les mares qui ne sont pas occupées par d'autres
amphibiens semblent préférées.
- Chant du mâle: Le mâle coasse souvent en flottant jambes
écartées à la surface
de l'eau. Son cri discret
n'est pas très fort, il n'est audible qu'à une dizaine de mètres seulement. Il est donc difficile à localiser malgré de petites vagues qui
indiquent sa provenance (remous causés par
sa plongée). Le son est une succession de petits cris plaintif ("hou hou hou"). Il est mat et agréable,
musical (d'où le nom de l'espèce), émis à la cadence d'un ou deux appels
par seconde, plus rapidement s'il fait chaud. Il est émis pendant la période de reproduction au
printemps (d'avril à août), de jour
comme de nuit, mais c'est le soir qu'il se fait entendre le plus. Pendant la période de reproduction, les mâles se placent
à une certaine distance les uns des autres pour chanter et éloignent leurs
rivaux à coups de patte.
- Habitat: On rencontre cette espèce dans les plaines
alluviales et tous les petits points d'eau peu profonde en forêts humides, ou tout au moins à proximité d'un
couvert végétal (mares de prairie ou de carrières peu éloignées des bois).
Il apprécie les flaques
dépouillées et les fossés plus ou moins temporaires, les mares boueuses, les ornières situées en
forêt, les flaques et mares forestières, les carrières, les marais parsemés de plantes aquatiques, les
abreuvoirs et même dans les gouilles au bord des routes ainsi que dans les
ruisseaux. On le rencontre aussi dans les flaques d'eau des forêts touffues. Les fossés en bordure
des chemins sont très fréquentés. D'autres
populations dans les Alpes ou dans le Massif central vivent dans les vasques
d'eau au bord des torrents. On le rencontre souvent à basse altitude en Europe
occidentale (jusque 700m en France, maximum 2100 m dans les Balkans).
- Alimentation: Il se nourrit de divers petits invertébrés: vers de terre,
limaces, crustacés, mollusques, insectes, petits coléoptères,
collemboles.
- Comportement: Il est aquatique, plus actif de nuit mais
s'observe couramment de jour. On peut le voir se laissant flotter à
la surface des petits points d'eau, jambes écartées. Il nage très bien la brasse avec les
pattes arrières et disparaît rapidement sous l'eau où il s'envase lorsqu'il se
sent en danger. Il reste longtemps dans ou près des points d'eau. Le
Sonneur à ventre jaune se retourne et exhibe ses couleurs ventrales voyantes pour avertir
un éventuel prédateur
de son caractère venimeux suintant à fleur de
peau.
- Hibernation: Le Sonneur ne
quitte le milieu aquatique qu'en septembre ou octobre pour hiberner sous les
feuilles ou dans les anfractuosités du sol (jusqu'à 70 cm de profondeur). Son
hibernation est assez longue, d'octobre à fin mars - avril. Certains abris sont à la fois utilisés en été et pour
hiberner.
- Les têtards: Ils sont roussâtres, ponctués de brun, végétariens,
et consomment des algues et diatomées. Le Sonneur à ventre jaune
affectionne surtout les eaux
peu étendues, peu profondes et temporaires, aux abords dégagés (végétation peu
abondante). Se réchauffant vite, elles peuvent ainsi assurer le dévelopement des
têtards. L'incubation est rapide (8 jours).
- Les jeunes: La sortie de juvéniles se produit de juillet à septembre
(selon la chaleur de l'été), la métamorphose survenant après environ 2
mois de vie larvaire quand les têtards mesurent de 3 à 5 cm.
-
Les prédateurs: Le Sonneur est protégé par son venin contre de nombreux
prédateurs, mais serait toutefois consommé par plusieurs rapaces (Chouette hulotte).
-
Statut et protection: Cette espèce est menacée par le comblement des
mares (remplacées par des citernes), le curage ou le drainage
intempestifs des fossés forrestiers, le débardage fréquent des bois en toute saison,
particulièrement pendant la période de reproduction, avec de gros engins.
Le tarrissement des petites mares, flaques et fossés drainées lors
d'années humides détruisent ses milieux de vie plus
ou moins temporaires. Il n'y aurait plus suffisamment de nombreuses petites mares
proches (ses populations sont isolées et réduites).
Des facteurs climatiques ont également pu le défavoriser (faibles températures,
pluies insuffisantes, moindre ensoleillement?).
- Populations: La régression du Sonneur est générale en Europe ainsi qu'en France
où il se fait de plus en plus rare. Il a disparu de Flandre après 1981 (provinces
d'Anvers et du Brabant, Fourons). En Wallonie, les populations des provinces de Namur et Liège
se sont éteintes après
1987. (Les sites belges se trouvaient tous en Haute Belgique). Le Sonneur subsiste encore en Allemagne à proximité de la Wallonie
(régions d'Aix-la-Chapelle et Bonn).
Protection et statut: Cette espèce menacée est inscrite à l'annexe 2 de la
Directive Européenne (92/43/CEE) sur la conservation de la
faune sauvage (espèces animales
d'intérêt communautaire qui nécessitent la désignation de ZSC), inscrit à
l'annexe 2 de la directive "habitats" et de la
convention de Berne (engagement à protéger son milieu de vie), et inscrit dans la liste des espèces prioritaires du Plan d'action national pour les
reptiles et les amphibiens en Belgique. Il est intégralement protégé en Wallonie
( Natura 2000), en Flandre (depuis 1980) et doit faire l'objet d'un plan de conservation
particulier.
En France, le Sonneur à ventre jaune est également protégé par
l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), la directive habitats (annexe
II-IV), et la convention de Berne (annexe II). Cette espèce est
vulnérable en France et en région Rhône-Alpes.
Les Pélobates
Pélobate brun = 'Crapaud à couteaux' (Pelobates fuscus
Laurenti, 1768)
- Famille des Pelobatidae ou Crapauds à couteaux (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
- Répartition: Le Pélobate brun est le plus rare de nos
Batraciens français. Il est présent localement en Alsace et Lorraine (54), et a été
redécouvert dans l'Indre. On le rencontre dans une large partie de l'Europe, du
Nord de la France jusque dans l'Oural. Il ne dépasse pas 400 m d'altitude.
-
En Isère (38), le Pélobate brun (Pelobates fuscus ) a été noté
dans *** communes.
- Description: Le Pélobate brun mesure 5 à 7 cm (jusqu'à 8 cm) de long. On observe sur
sa boîte cranienne un
renforcement bombé entre les deux yeux, qui témoigne de son adaptation à
une vie enterrée. Une excroissance claire et tranchante sur la patte arrière
(tubercule appelé
"couteau") lui sert à s'enterrer dans le sol ou le sable. Ses yeux
sont globuleux, à pupille verticale. Le dos est généralement marbré de
brun, la peau d'aspect lisse.
- Reproduction: La ponte a lieu en avril, dans des mares,
trous d'eau peu profonds avec de la végétation en milieu ouvert.
- Identification: La présence d'un couteau sur la patte
arrière est caractéristique des Crapauds à couteaux.
- Alimentation: Il cherche sa nourriture la nuit:
insectes, limaces et vers.
- Habitat: Il vit enfoui dans la terre meuble des plaines
pendant la journée. Son habitat est donc formé de zones sableuses, de sols
meubles, sablières, gravières, ou cultures d'asperges.
- Chant du mâle: Lorsqu'il est agressé, le pélobate brun se
gonfle, se dresse et émet un cri sonore.
- Hivernage: L'hibernation dure plusieurs mois, d'octobre à mars.
- Comportement: Cette espèce est strictement nocturne et passe la
journée
enterrée dans le sable.
- Les tétards: Ils sont très grands (10 à 18 mm) et peuvent
également hiberner.
- Les jeunes: La métamorphose des tétards a lieu en juillet-aôut.
Pélobate cultripède = Crapaud à couteaux
= Pélobate eultripède (Pelobates
cultripes Cuvier, 1829)
- Famille des Pelobatidae ou Crapauds à couteaux (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
- Description: Le Pélobate cultripède mesure de 7 à 10 cm de long.
Une excroissance tranchante sur la patte arrière en forme de gros tubercule
noir (appelée
"couteau") lui sert à s'enterrer dans le sable. Son dos est maculé
de taches sombres, parfois claires. Les yeux sont globuleux, dorés, à
pupille verticale. La peau est lisse mis à part quelques granules.
- Répartition: On le trouve en région méditerrannéenne (mais
absent de Corse), et sur le pourtour du littoral atlantique (ouest de la
France).
- En Isère (38): Espèce absente de notre région.
- Identification: La présence d'un couteau sur la patte
arrière caractérise les Crapauds à couteaux.
- Habitat: Il fréquente les
dunes littorales et côtières, les terres meubles, sols sableux, les vignes
proches de points d'eau, les cultures d'asperges et les marais.
- Reproduction: Elle a lieu dans les mares, grandes flaques, fossés.
- Comportement: Il a les mêmes mœurs que le Pélobate brun.
- Protection et statut: En France, le Pélobate cultripède est
protégé par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), par la directive
habitats (annexe IV), et par la convention de Berne (annexe II). Cette
espèce est vulnérable en France et en danger en région Rhône-Alpes.
Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus
Daudin, 1803) 808
- Famille des Pelobatidae ou Crapauds à couteaux (Classe des Amphibiens, ordre des Anoures).
- En Isère (38) le Pélodyte ponctué est signalé dans 3 communes.
- En Isère (38): La
carte de répartition du Pélodyte ponctué le signale dans 3 communes.
- Répartition: Un peu partout en France.
- Description: On l’appelle aussi le Pélodyte
persillé à cause des petites taches vertes sur son dos grisâtre. On peut
éventuellement le confondre avec une Grenouille. Il mesure jusqu'à 5 cm.
Son oeil est doré, à pupille verticale.
- Identification: Le museau est long et plutôt arrondi, la
pupille est verticale, le dos est ponctué de taches vertes (persillé), la
peau verruqueuse et il a une ligne de glandes sur les flancs.
- Reproduction: Il se reproduit dans les ruisseaux, mares, étangs et
fossés.
- Habitat: Le Pélodyte ponctué se rencontre dans les prairies
semi-marécageuses, les ruines, les champs à proximité de rivières, les
broussailles, carrières, dunes ou vieux murs.
- Alimentation: Il se nourrit d’insectes, d’araignées, de vers de
terre.
- Potection et statut: En France, le Pélodyte ponctué est protégé
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), et par la convention de Berne
(annexe III). Cette espèce est vulnérable en France et en région
Rhône-Alpes.
Euproctes
Euprocte des Pyrénées (Euproctus asper Dgès 1852)
- Classe des Amphibiens, ordre des Urodèles (Salamandridés)
- Description: L'Euprocte des Pyrénées mesure jusqu'à 15 cm de
long. Sa peau est très granuleuse, son dos est gris, brun ou verdâtre. Une
ligne vertébrale jaune est souvent apparente au milieu du dos, le ventre
est jaune-orangé au centre et plus pâle sur les bords.
- Répartition: Seulement dans les Pyrénées.
- En Isère (38): Absent de notre région.
- Habitat: Il habite les eaux froides et oxygénées, torrents,
lacs sans vase, ruisseaux de montagne.
- Protection et statut: Protégé en France par l'arrêté du 22 juillet 1993 (articles R.
211 / 1 du code rural) qui interdit de détruire, mutiler, capturer, enlèver, transporter, vendre, colporter, utiliser ou naturaliser l'espèce, ainsi que d'enlever ses oeufs.
Euprocte de Corse (Euproctus montanus Savi,
1938)
- Répartition: En Corse, bien sûr.
- Protection et statut: Protégé en France par l'arrêté du 22 juillet 1993
(article 1).
Les Salamandres
Salamandre noire (Salamandra atra Laurenti, 1768) 811
- En Isère (38): La
carte de répartition de la Salamandre noire la signale dans 1 commune.
Mais une confusion est possible avec la forme noire de la Salamandre tachetée...
- Répartition: En France, on la trouve dans le Jura et les Alpes.
- Protection et statut: Espèce protégée (mais au statut
indéterminé) en France par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), par
la directive habitats (annexe II-IV), et par la convention de Berne (annexe
II). Cette espèce est considérée en danger en région Rhône-Alpes.
Salamandre de Lanza (Salamandra lanzai Nascetti, Andreone, Capula et Bullini, 1988)
- Protection et statut: Espèce protégée en France par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article
1).
Salamandre tachetée = S. terrestre = S de
feu (Salamandra salamandra Linné, 1758) 812
- Famille des Salamandridae (Classe des Amphibiens, ordre des Urodèles).
- Description: La Salamandre tachetée mesure de 12 à 20 cm de long. Sa peau lisse et
luisante est noire avec des bandes ou taches jaunes ou oranges, irrégulières, plus ou
moins larges et nombreuses sur le dessus, comme une peau de banane très mûre. Le ventre est plus clair, grisâtre,
parfois piqueté de points clairs. La tête est large, avec de grosses glandes
parotoïdes à l'arrière, bien visibles, le museau arrondi et les yeux saillants très noirs.
Les doigts et les orteils sont libres. Le corps ferme et trapu a un aspect
boudiné avec des sillons verticaux plus ou moins distincts sur les côtés et
autour de la queue, dont la section est circulaire. La queue est ronde. Cette espèce peut vivre une
dizaine d'années. Son venin est sans danger pour l'homme, simplement irritant pour
les yeux.
- Répartition: L'espèce est commune dans toute la France dans beaucoup de régions forestières et
humides y compris en Corse.
- En Isère (38): La
carte de répartition de la Salamandre tachetée la signale dans 50
communes.
- Dimorphisme sexuel. Il est peu marqué : Le mâle a un tronc plus court et
plus svelte, des pattes plus longues. Son cloaque est une fente
longitudinale présentant deux paires d'épaisses lèvres cloacales, tandis que
celui de la femelle ne dispose que d'une seule paire de lèvres, plus minces. Le dessin formé par les taches jaunes sur fond noir permet de
reconnaître chaque individu (comme chez le Sonneur à ventre jaune).
- Reproduction: La recherche des partenaires se fait à
l'automne, et l'accouplement a lieu au sol entre septembre et mai selon les régions.
La femelle ne s'approche de
l'eau que pour y pondre, sans jamais s'aventurer en eau profonde,
car elle nage mal et peut se noyer. Elle choisit des bords des ruisseaux et des flaques
d'eau. La gestation dure de juin à fin septembre ou avril de l'année suivante. Les femelles,
ovovivipares, déposent au printemps de 30 à 40 (10 à 50) larves de 20-30 mm dans les
ruisselets forestiers calmes, à l'eau fraîche et oxygénée, les eaux stagnantes, les
mares naturelles et artificielles, les bassins de décantation, les eaux
souterraines. La membrane autour de chaque larve se déchire avant
ou après la ponte. Les larves nagent immédiatement et sont pourvues de branchies
externes.
- Identification: La Salamandre tachetée a une "peau de banane"
jaune et noire caractéristique et ne peut être confondue.
Ses larves se distinguent de celles de Tritons par la présence d'une tache petite
jaune clair à la base de chaque patte. La queue est ronde (les Tritons
ont une queue aplatie).
- Alimentation: La Salamandre adulte est très vorace, et
consomme surtout des lombrics (jusqu'à 15 à 20 cm de long) qu'elle capture
aisément, et toutes sortes d'autres
invertébrés (limaces, insectes, araignées, mollusques et
myriapodes).
- Habitat: On observe cette espèce dans les forêts feuillues humides et
ombragées de
moyenne altitude, également en forêt résineuse et les forêts mixtes. Elle fréquente les bois humides au sol
moussu, se cache sous les pierres et les vieilles souches, dans les vieux murs, les
anfractuosités humides et les sites souterrains naturels ou artificiels. C'est
le batracien le plus observé dans nos grottes. Elle atteint 1000 à 1800 m
d'altitude. Elle ne s'éloigne jamais beaucoup des ruisseaux, des sources
forestières, des flaques ombragées en forêt ou des zones un peu boisées ou vivent les larves, parfois déposées dans des lacs ou des mares.
Elle aime un sol recouvert de mousses et de feuilles mortes.
- Comportement: La Salamandre tachetée gite dans une anfractuosité dans le sol,
sous une pierre ou un bois mort. Elle est plutôt nocturne et sort surtout après la
pluie. Ses moeurs sont particulièrement terrestres, comme son surnom
l'indique. Elle est ordinairement calme mais peut faire des mouvements
rapides à l'oocasion. Le jour elle se cache sous des pierres et la mousse.
- Hivernage: Les jeunes et
adultes mènent une vie hivernale ralentie en fonction de la température, mais
sans léthargie profonde, entre octobre et mars.
- Les larves: Elles sont très voraces, souvent cannibales, et dévorent
quantité de tubifex, chironomes et autres
animalcules. Leur tête est grosse et aplatie, ornée de trois paires de branchies
externes plumeuses, quatre petites pattes et une queue aplatie latéralement;
une crête dorsale prolonge la membrane caudale.
- Prédateurs des larves: Les larves sont dévorées
par des insectes aquatiques (Dytique), par des larves de Libellules, des
poissons (Truites), des oiseaux d'eau, la Couleuvre à collier... parfois même
par canibalisme.
- Prédateurs des adultes: Des petits carnivores (Hérisson, Blaireau),
la Couleuvre à
collier, et très exceptionnellement des rapaces nocturnes (Chouette chevêche...)
ou des Buses peuvent prendre la Salamandre pour proie, malgré son venin. La
Salamandre peut aussi se faire écraser sur les routes par divers
véhicules.
- Les jeunes: Les larves quittent le milieu aquatique pour devenir
terrestres 3 à 4 (6) mois après la ponte. Les
jeunes mesurent alors entre 4 et 6 cm et ressemblent aux adultes.
- Mythologie: Dans l'Egypte
ancienne, la Salamandre dessinée en hiéroglyphe représentait un homme mort de froid.
Noire et jaune, nocturne, appaissant soudain après les pluies, la
Salamandre inquiétait. Les croyances populaires en ont fait un animal
pouvant
traverser le feu sans se brûler, l'accusaient d'être venimeuse, d'empoisonner
les ruisseaux et la croyaient capable d'éteindre le feu par projection de son venin.
Les alchimistes en ont fait un symbole. C'était aussi l'emblème
par François 1er, (au 16ème siècle) représenté à Chambord de plus de
330 façons
différentes, avec la devise nustrico et extinguo (je nourris [le
feu] et je
l'éteins")
- Protection et statut: L'espèce est en régression modérée à forte selon les
régions, à surveiller en France. Elle est protégée en France par
l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), et par la convention de Berne
(annexe III).
Spélerpes brun = Hydromante (Spelomantes ambrosii
Lanza, 1955)
- Famille des Piethodontidés (Classe des Amphibiens, ordre des Urodèles).
- Répartition: On trouve cette espèce dans les Alpes-Maritimes.
- Protection et statut: L'espèce est protégée en France par
l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1).
Tritons
Les Tritons fréquentent les zones peu profondes des fonds des mares et se
réfugient à de plus grandes profondeurs dès qu'ils se sentent menacés. Il se nourrissent de vers, mollusques et larves
d'insectes, voire de têtards d'Anoures récemment éclos. Ils hivernent sous
l'eau en altitude et en plaine lors des hivers rigoureux. Sinon, ils hiverent en
plaine sous des souches ou dans des terriers. Le mode de reproduction de toutes les
espèces de Tritons est semblable: le mâle
dépose sur le fond d'une mare un spermatophore qui est ensuite capté par les lèvres
du cloaque de la femelle. La ponte a lieu généralement en mai. Les femelles replient des feuilles de plantes aquatiques avec leurs pattes
postérieures et y déposent 1 ou 2 œufs blancs. La vie larvaire dure de 2 à 3 mois.
La métamorphose se déroule de la fin d'été au début
de l'automne, puis les jeunes Tritons sortent de l'eau. Ils se réfugient sous les
pierres à proximité du point d'eau où ils sont nés.
Ils sont sensibles à l'écrasement sur les routes près des points d'eau qu'ils
fréquentent. Tritons et Salamandres ne chantent pas.
Triton alpestre (Triturus alpestris Laurenti 1768)
814
- Famille des Salamandridae (Classe des Amphibiens, ordre des Urodèles).
- Description: Le Triton alpestre mesure 8 à 11 cm. Son ventre est orangé, la queue est plus
courte que le corps et aplatie. La tête est plus longue que large, avec un museau
large et
arrondi.
- Le mâle a un dos bleu, gris ardoise bleuté à bleuâtre, marbré de noir, tandis que
son ventre est uni, de jaune-orangé à rouge vif. Ses flancs sont clairs, tachetés
ou réticulés de noir. Sa crête dorsale est petite, jaune avec des rayures ou des
taches noires qui la ponctuent, et courte (1 à 2 mm). Sa crête caudale inférieure est terne, maculée de gros demi-cercles
noirs.
- Le femelle présente un dos sombre à verdâtre, bleu-gris, brun, olive ou noirâtre avec des
marbrures sombres, son ventre est jaune-orangé à rouge vif. Le sillon vertébral
est
peu distinct, et sa queue est ourlée de jaune-orange, tachetée de noir.
- Identification: Petite crête claire dorsale ponctuée de
noir, large bande ventrale orange vif sans aucune ponctuation (excepté sous
la gorge), rangée de points noirs entre les flancs et le ventre.
- Répartition: Le Triton alpestre est réparti dans toute l'Europe, de l'Espagne aux
Carpathes, et en région Balkanique. Il peut aller jusqu'à 3000 m
d'altitude. En France, il occupe les régions du Nord et de l'Est.
- En Isère (38): La
carte de répartition du Triton alpestre le signale dans 40 communes.
- Dimorphisme sexuel: En période nuptiale, le mâle est bleu-grisâtre avec une crête à
taches noires et jaunes et des points noirs sur les côtés. Il mesure de 8 à 10 cm,
alors que la femelle mesure de 10 à 12 cm de long. Elle est donc plus
grosse, et possède sur le dos des marbrures (comme une tenue de camouflage
militaire).
- Reproduction: A très haute altitude, le cycle de
reproduction du Triton alpestre peut être biennal ou annuel avec des cas de néotonie
(maturtié sexuelle atteinte à l'état larvaire).
- Chant: Ne chante pas, comme les autres Tritons.
- Alimentation: Le Triton alpestre se nourrit d’insectes,
d’araignées, de vers et d’escargots.
- Habitat: On le rencontre dans de toutes sortes de points d'eaux stagnantes, étangs, fossés, abreuvoirs, ornières
de chamins forestiers, flaques d'eau, carrières, ballastières,
tourbières, marécages, ruisseaux à cours lent. Il préfère les endroits
où la température de l'eau reste fraîche, et les lacs alpins très froids.
- Comportement: Cette espèce au comportement très aquatique fait preuve d'un
erratisme important.
- Protection et statut: L'espèce est protégée en France par l'arrêté
du 22 juillet 1993 (article 1) et par la convention de Berne (annexe III).
Elle est considérée comme vulnérable en France et en région
Rhône-Alpes.
Triton crêté (Triturus cristatus Laurenti, 1768)
815
- Famille des Salamandridae (Classe des Amphibiens, ordre des Urodèles).
- Description: Le Triton crêté a un dos très sombre gris noir,
ponctué de noir et de petites granules blanches. Son ventre
est jaune
vif, jaune-orangé ou orange tacheté de gros points noirs. C’est le plus grand Triton de notre région,
puisqu'il atteint 15 cm de long (18 cm pour les femelles). Sa tête est aussi longue que large, le museau
est arrondi, la queue se
termine en pointe. La peau verruqueuse est noire sur le dos, alors que les
flancs sont piquetés de petits points blancs. Le ventre est rouge
orangé avec des taches noires.
- Le mâle a un dos grisâtre, brunâtre, bleu-noir avec des taches plus
sombres, et un ventre jaune ou jaune-orangé, avec de grosses taches noires. Sa
gorge est gris-noir, ponctuée de blanc.
- La femelle a un dos grisâtre, brunâtre,
bleu-noir avec des taches plus sombres et un ventre jaune-orangé ornée de
grandes taches noires. Le sillon dorsal est parfois jaune.
- Répartition: On rencontre le Triton crêté en Europe jusque dans l'Oural. Il est
plus rare que le Triton alpestre. En France il occupe les 3/4 Nord du pays.
- En Isère (38): La
carte de répartition du Triton crêté le signale dans 2 communes.
- Dimorphisme sexuel. Le mâle est plus petit (14 cm) que la
femelle (16 à 18 cm
de long). Seule le mâle porte une crête
dorsale très haute, en dents de scie, interrompue au niveau de la région
pelvienne. Sa queue large et frangée porte une bande latérale nacrée ou
argentée. Celle de la femelle est ourlée de jaune-orange.
- Reproduction: Le Triton crêté recherche les zones marécageuses
durant l'été. Le mâle dépose une poche emplie de semence sur les feuilles
des plantes aquatiques, et la femelle vient ensuite y déposer ses oeufs,
comme chez les autres Tritons.
- Chant: Ne chante pas.
- Identification: C'est le plus grand des Tritons. Au printemps, le mâle a
une haute crête dentelée en scie. La peau a un aspect granuleux.
Les longs doigts sont jaunes barrés de noir. Il y a de gros points noirs
sur les flancs et le ventre.
- Alimentation: Cette espèce se nourrit de larves d'insectes, de
vers, de petits poissons, de mollusques, de limaces ou de chenilles.
- Habitat: Le Triton crêté vit à proximité des eaux dormantes et des
étangs, mais aussi dans les terres. Il recherche des eaux stagnantes relativement
chaudes, riches en végétation, comme des mares et des plans d'eau bien ensoleillés dans des paysages
ouverts, parfois les abreuvoirs, les carrières.
- Comportement: L'espèce est plus aquatique que les autres
Tritons, et peut être observée dans l'eau toute l'année.
- Les larves: Les larves subissent une métamporphose à trois
mois. La maturité sexuelle n'est atteinte qu'à l'âge de 3 ans.
- Protection et statut: Le Triton crêté est écologiquement très exigeant
et plus sensible que les autres à la pollution de l'eau. Sa rareté, sa
grande taille et ses couleurs le rendent plus vulnérable car il est plus recherché
et menacé par les prélèvements. Cette espèce régresse également à cause de la pollution des eaux et
de
l'assèchement de certains milieux.
Le Triton crêté est protégé en France par l'arrêté du 22 juillet 1993
(article 1), par la directive habitats (annexes II-IV), par la convention de
Berne (annexe II). Cette espèce, quasi menacée dans le monde, est
considérée comme vulnérable en France et en danger en région
Rhône-Alpes.
Triton palmé = Triton helvétique (Triturus helveticus
Razoumowski, 1789)
816
- Famille des Salamandridae (Classe des Amphibiens, ordre des Urodèles).
- Description: Le Triton palmé est
brun clair et mesure environ de 6 à 8 cm. Sa queue lui sert de palette natatoire. Son allure
est anguleuse à cause d'un repli cutané plus ou moins développé de chaque côté du dos. La tête est plus longue
que large, le museau est arrondi.
- Le mâle présente un dos brun-ocre, verdâtre avec de petites taches noires et un
ventre jaune-orangé au centre, blanc-rosé sur les côtés, avec
parfois des taches de points sombres. Sa tête est finement mouchetée de brun,
avec une ligne
sombre barrant l'oeil.
- La femelle a un dos brun-ocre, verdâtre et finement tacheté de noir
(parfois, ces taches sont reliées et forment une ligne sur chaque côté
du dos). Le ventre est blanc-rosé, avec une bande jaune orangé au centre et
parfois des taches sombres latérales. La gorge est banc-rosé, généralement sans
taches.
- Répartition: Le Triton palmé est assez répandu. Il est
distribué dans
l'ensemble de la France.
- En Isère (38): La
carte de répartition du Triton palmé le signale dans 30 communes.
- Dimorphisme sexuel. Au printemps, le mâle a une queue tronquée
prolongée par un filament de 4 à 7 mm (quand
elle n’est pas coupée) et ses pattes arrière noirâtres sont nettement palmées.
Il est également plus petit (7 à 8 cm) que la femelle (jusqu'à 9 cm
de long) et possède alors une petite crête non dentée.
- Reproduction: Le Triton palmé migre vers une mare de
reproduction.
- Chant: Ne chante pas, comme les autres Tritons.
- Identification: Ce triton est de petite taille (8 cm),
à ventre jaunâtre parfois tacheté. Les femelles de Triton palmé se distinguent
de celles du Triton ponctué par leur gorge rose, généralement sans taches.
Les pattes arrière sont palmées, et il y a un filament au bout de la queue.
- Alimentation: Le triton palmé se nourrit d’insectes,
d’araignées, de vers et d’escargots.
- Habitat: On le rencontre dans tous les types d'eaux stagnantes,
mares, ornières de chemins forestiers.
- Comportement: Cette espèce hiberne fréquemment
dans l'eau. Ses moeurs sont assez comparables à celles du Triton alpestre.
- Protection et statut: Le Triton palmé est protégé en France par
l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), par la convention de Berne
(annexe III). Cette espèce est à surveiller en France et en région
Rhône-Alpes.
Triton ponctué = Triton vulgaire = Triton lobé (Triturus vulgaris
Linné, 1758)
817
- Famille des Salamandridae (Classe des Amphibiens, ordre des Urodèles).
- Description: Le Triton ponctué atteint 10 cm de long
(habituellement de 7 à 9 cm). Sa silhouette est élancée
avec des membres fins. Sa queue est plus longue
que le corps, fortement comprimée et terminée en pointe effilée.
- Le mâle a un dos et des flancs brun-jaune-verdâtre avec de nombreuses taches
circulaires sombres, un ventre orange vif à jaune-orangé ou jaunâtre avec une zone médiane
jaune-orangé ornée de grandes taches sombres et circulaires. Sa tête est striée
longitudinalement de jaune et de noir. La crête dorsale est lobée, et se
prolonge
sans interruption sur la queue. La crête caudale inférieure est plus ou moins
bleutée, rouge vers le cloaque. Les orteils sont pourvus d'une frange cutanée. Les
pattes arrière ne sont pas entièrement palmées (comme le Foulque ou le
Grèbe).
- La femelle a un dos et des flancs brun-jaune-brunâtre finement tachetés de sombre,
un ventre jaunâtre, avec une zone médiane jaune-orangé, tachetée et parsemée de
petites taches sombres plus fines sur la gorge.
- Répartition: En Europe on le trouve jusqu'à 1000 m d'altitude. Il vit dans les mares, trous d'eau et abreuvoirs peu
profonds dans la moitié Nord de la France.
- En Isère (38): La
carte de répartition du Triton ponctué le signale dans 2 communes.
- Dimorphisme sexuel. Le mâle est plus parfois plus grand (de 9
à 11 cm) que la femelle (elle ne dépasse pas 9,5 cm). La différence entre les sexes
est faible car les caractères sexuels du
mâle s'estompent.
- Reproduction: La ponte a lieu fin mai.
- Chant: Ne chante pas, comme les autres Tritons.
- Identification: Au
printemps, le mâle est recouvert de points noirs. L'espèce est difficile à distinguer du
Triton palmé le reste de l'année. La gorge est ponctuée (contrairement à
celle du Triton palmé), et il y a de nombreux points sombres sur le
corps.
- Alimentation: Le Triton ponctué se nourrit de vers de terre, d’insectes.
- Habitat: Il vit généralement en plaine, dans les petites mares, les étangs et les
fossés ensoleillés. Le Triton ponctué recherche l'humidité, pour ne
pas dessécher sa peau à la chaleur. On le trouve aussi dans les gravières, carrières,
et fossés.
- Comportement: Ses exigences écologiques sont comparables à celles du Triton crêté. Sa
crête et sa large queue font de lui un excellent nageur. Les Tritons adultes quittent
généralement l'eau et reprennent une vie terrestre après la
reproduction.
- Les larves se métamorphosent en septembre.
- Les jeunes se rendent à terre après le métamorphose et atteigent
leur maturité sexuelle à 3 ans.
- Protection et statut: Le Triton ponctué est protégé en France
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1), par la convention de Berne
(annexe III). Cette espèce est à surveiller en France et en danger en
région Rhône-Alpes.
Triton marbré (Triturus marmoratus Latreille, 1800)
- Famille des Salamandridae (Classe des Amphibiens, ordre des Urodèles).
- Description: Le Triton marbré mesure jusqu'à 15 cm, sa crête
n'est ni découpée ni lobée. Son corps est marbré de noir et de
vert. La peau est granuleuse. Le ventre est grisâtre, entrecoupé de
petites taches claires et sombres, ressemble à un ciel étoilé...
- Répartition: Le Triton marbré est seulement présent dans
la moitié Sud-Ouest de la France.
- En Isère (38): Absent de notre région.
- Dimorphisme sexuel. Les femelles et les jeunes ont une ligne
vertébrale orange assez nette et n'ont pas de crête comme les mâles.
- Chant: Ne chante pas, comme les autres Tritons.
- Identification: Sa crête dorsale marbrée n'est ni découpée
(comme celle du Triton crêté), ni lobée (comme chez le Triton ponctué =
Triton lobé).
- Habitat: On le rencontre dans les fossés, mares, abreuvoirs,
petits points d'eau et carrières. Il est inféodé aux eaux stagantes, des ruisseaux forestiers
aux mares littorales
riches en chlorure jusqu'aux zones acides des tourbières.
- Comportement: Le Triton marbré est le plus
forestier des Tritons.
- Protection: Le Triton marbré
peut s'hybrider naturellement avec le Triton à crête. Il est inscrit
à l'annexe IV de la directive " habitats", et à l'annexe II de la
convention de Berne. Il est protégé en France
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1).
Triton de Blasius (Triturus blasii De l'Isle,
1862)
- Protection et satut: Cette espèce est protégée en France
par l'arrêté du 22 juillet 1993 (article 1).
Pour en savoir plus sur les Amphibiens
Selection de sites web sur les amphibiens
Bibliographie sur les amphibiens
- Brochure de la
LSPN sur les amphibiens de Suisse.
-
Arnold, E.N. & Burton, J.A.
(1988). Le
multiguide nature de tous les reptiles et amphibiens d'Europe en couleurs. Ed. Bordas.
-
Gasc, J.-P. et al. (Eds) (1997).
Atlas of Amphibians and Reptiles in Europe. Societas Europaea Herpetologica et Muséum National d'Histoire
Naturelle (IEGB/SPN), Paris.
-
Heyden, C. Les batraciens dans leur milieu naturel : apprendre à les
connaître pour mieux les protéger. Fiche d'identité de nos espèces
indigènes. Education Environnement.
-
Melbeck D. (1996). A la
rencontre des Amphibiens. Dossier technique de la gazette des terriers, le
journal des clubs CPN (Connaître et Protéger la Nature), 39 p.
-
CNB Clé de détermination des oeufs de Batraciens. Clé de détermination
des Batraciens. Cercles des Naturalistes Belges, Centre Marie Victorin, 21
rue des écoles, B-5670 Vievres-sur-Viroin.
-
Fretney J. (1975). Guide des reptiles et batraciens de France. Ed.
Hatier. (épuisé).
-
Journal "La Hulotte", n°19 (les Crapauds) et n°53 (le Crapaud
Acoucheur).Ed. 08240 Boult-aux-Bois.
-
Nöllert
Andreas & Nöllert Christel (2003). Guide des amphibiens d'Europe.
Biologie, identification, répartition. Ed Delachaux & Niestlé. Les
guides du naturaliste. Paris 2003. 383 p. + CD. ISBN 2-603-01280-0
Calendrier comparatif des dates de ponte des
Amphibiens
Espèces |
Période de chant en plaine (selon G.
Baumgart) |
|
Février |
Mars |
Avril |
Mai |
Juin |
Juillet |
Août |
Crapaud commun |
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Crapaud calamite |
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Crapaud vert |
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Grenouille rousse |
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Grenouille agile |
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Grenouille des champs |
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|
Alyte accoucheur |
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|
Pélobate brun |
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Pélobate cultripède |
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|
Sonneur à ventre jaune |
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|
Grenouille verte |
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|
Grenouille rieuse |
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Rainette verte |
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|
Rainette méridionnale |
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Discoglosse peint |
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|
Discoglosse sarde |
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|
Pélodyte ponctué |
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|
|
|
|
Clé de détermination des pontes d'Amphibiens
Voir toutes les 17 cartes de répartition de l'atlas
des Amphibiens de l'Isère.
Dernière mise à jour: 11.01.2006